Mai 2021 – La vie d’Aurélie Hauglustaine (Rhéto 2000) aux USA. Interview exceptionnelle pour un parcours exceptionnel !
Nous avons le plaisir de vous proposer ici l’interview d’Aurélie Hauglustaine (rhéto Saint-Michel 1999-2000, fille et petite-fille de deux anciens élèves) qui s’est installée aux États-Unis en 2008 et qui compte y poursuivre sa carrière professionnelle.
Non seulement, elle nous parle de sa vie, des étapes qu’elle a franchies, des obstacles qu’elle a surmontés, mais en plus, elle nous fait bien ressentir ce qu’est la mentalité américaine, si différente de ce que nous connaissons en Europe.
Grâce à deux séquences YouTube, vous pourrez même la voir « en vrai », en pleine action dans son job actuel, productrice de vidéos digitales pour une société de marketing.
Hasard prémonitoire… Aurélie se trouvait en 1994 sur la page de couverture de notre publicité scolaire alors qu’elle était en 1re Rénové. On se souvient que lors de l’analyse des photos les spécialistes étaient unanimes pour en faire l’égérie du 1er degré du secondaire.
- Bonjour Aurélie, ou plutôt, Hello Aura ! Peux-tu d’abord te présenter en quelques mots ?
Oui ! Aura est le surnom que j’utilise aux États-Unis car ils ne parviennent pas à prononcer Aurélie. Ils transforment mon prénom en Arielle ou Auriellie. Du coup, quand je dis « Aura », ils retiennent sans aucun problème.
En quelques mots, je suis une ancienne élève de Saint-Michel, je suis originaire de Stembert et je vis aux États-Unis depuis 2008. Je me suis installée à Los Angeles en janvier 2008, j’ai ensuite déménagé à NYC en 2014 pour mieux revenir à L.A. en 2017.
Après 7 ans de travail sur des tournages, films et T.V., j’ai lancé ma propre boîte de production de médias. Je produis actuellement des vidéos éducatives à destination des PME pour un client et je gère leur chaîne YouTube.
- Tu as accompli ta scolarité à Saint-Michel. Lors de ta rhéto en 1999-2000, ou peut-être plus tôt, avais-tu déjà dans la tête certains rêves, certains projets ?
Oui, effectivement, j’avais eu cette année-là l’occasion de travailler, pendant un job d’étudiant, avec un présentateur de la RTBF. Je lui avais dit que travailler pour des émissions T.V. m’intéressait, et à la suite à cela, il m’avait emmenée découvrir des studios d’enregistrement de la RTBF. J’ai adoré l’ambiance et dès lors, je me suis inscrite pour des Études supérieures en Communication, option Film et Média. J’étais loin d’imaginer que j’allais réaliser tous ces rêves de tournages.
- Peux-tu nous décrire brièvement ce que furent les premières étapes – études et vie professionnelle – qui vont plus tard aboutir à ta carrière étonnante ?
Alors, dans le curriculum impressionnant et complet que j’ai reçu à Saint-Michel, les premiers outils que j’ai emmenés avec moi sur mon chemin, et dans ma carrière, ce sont les cours d’anglais. Les cours de latin m’ont été super utiles aussi, surtout parce qu’en 3e, nous devions créer de petites pièces théâtrales pour présenter 2 mythes choisis. Certains cours de français m’ont ouvert l’esprit sur les romans noirs et m’ont apporté une ouverture sur des films, tels que « L.A. Confidential ». Et en 5e, pareil, nous avions dû créer un script / scénario pour présenter des livres en classe et pour donner l’envie à nos camarades de classe de lire ce livre. L’un de ces scénarios était basé sur le premier livre du Seigneur Des Anneaux.
Ensuite, mes études supérieures m’ont vraiment poussée plus loin dans la découverte des médias. J’ai eu l’occasion de faire plusieurs stages, notamment à la RTBF (sur plusieurs émissions), qui m’ont vraiment donné envie de travailler dans le milieu.
Entre-temps, je prenais des jobs de mannequinat comme jobs d’étudiants, ce qui m’a permis d’être publiée de manière internationale.
Après mes études supérieures, j’ai eu beaucoup de mal à trouver un temps plein dans les médias. Mais, comme je voulais acheter ma voiture, et que les banques en Belgique ne donnent pas de prêt aux intermittents du spectacle, j’ai commencé à bosser chez Ethias.
Et, malgré un très bon poste avec de super avantages, je sentais que je me fanais. Sur le côté, je continuais à écrire des scripts, à fréquenter une petite troupe de théâtre, et à faire ici et là du volontariat pour des films d’étudiants.
Jusqu’au jour où j’ai vendu un script aux USA, un épisode pilote qui devait être produit en Californie à destination de la télévision française. Les producteurs m’ont demandé si je pouvais venir jusqu’à L.A. et c’est comme ça que tout a commencé.
Comme je venais d’arriver sur « Hollywood », j’essayais de faire connaissance avec d’autres ex-pats (France, Espagne, etc.) qui travaillaient aussi dans l’industrie. L’un deux, lors d’un échange sur nos chemins respectifs, m’a dit que je pourrais sans aucun doute obtenir un visa de travail et ainsi rester aux États-Unis. Et l’anecdote est que ce n’est pas au travers de mon expérience en production (T.V., Radio et presse écrite), mais grâce à tous mes travaux de « modeling » (mannequinat).
À noter : j’ai vraiment essayé de faire le plus bref possible. [rires d’Aurélie].
- En schématisant, quelles étapes professionnelles vont te mener aux États-Unis ?
1. Un job d’étudiant pour Radio Contact
2. Un stage en presse écrite pour l’Association Nicolas Hulot
3. Des stages multiples à la RTBF (TV et Radio)
4. Un stage en production chez Gérard & Associés et Némésys
5. 3 ans chez Ethias
6. Du volontariat sur des films d’étudiants
7. La production et direction de mon propre court métrage (« Verviétude’) qui a remporté un prix lors du concours « Zoom Sur Ta Commune ».
- Quand tu t’es installée à Los Angeles en 2008, ta connaissance de l’anglais était-elle suffisante ?
Mon anglais était suffisant pour me débrouiller et tenir de simples conversations. Par contre, j’avais un anglais très scolaire. Il y a beaucoup d’expression américaines que je ne connaissais pas et d’autres expressions que j’avais apprises et que j’utilisais mais qui n’étaient pas forcément appropriées. Par exemple, après plus ou moins un mois à L.A., j’ai été invitée à dîner dans une famille. Et après le repas, j’ai proposé de débarrasser la table et de ranger un peu la cuisine en disant « Can I help you ? Can I tidy up the room ? ». La dame m’a regardée perplexe et m’a dit « Non merci. Je ne vais pas faire mon ménage maintenant. » Puis, je lui ai expliqué ce que je voulais dire et elle a rigolé en me disant que dans ce cas je devrais dire « Let me help you clear the table. »
Dans un autre style d’anecdote, je me suis retrouvée un soir dans une conversation avec deux personnes juives, de 70-80 ans, qui me demandaient de leur décrire mon enfance en Belgique. Je leur explique que Stembert est peu la campagne (countryside) de la ville de Verviers, et que, à l’époque, je me réveillais tous les matins au chant du coq, ce que j’ai traduit littéralement par « I woke up every morning with a coq in my ear. » Et ils m’ont regardée de manière effarée… J’en rigole beaucoup maintenant mais en vrai je les ai choqués. Car le mot coq aux USA est un mot vulgaire dont je ne ferai pas la traduction ici. [rires d’Aurélie]. J’aurais dû dire « I woke up every morning with the rooster crow. »
Une expression que je ne comprenais pas non plus au début, c’est leur fameux « How’ ya doin’ ? ». Je répondais toujours en leur disant que j’allais bien et j’engageais la conversation. Et plus que très souvent, ils continuaient à vivre leur vie sans vraiment écouter. Je me disais « Qu’est-ce qu’ils sont rudes ces Américains ! ». C’est par la suite que j’ai compris que c’est juste une autre forme pour dire « Salut ! ».
- La décision de partir fut-elle prise facilement ? Qu’en pensaient tes parents ?
Cette décision a mijoté pendant plus de 6 mois. Et avant d’en parler à mes parents, j’ai pris tous les renseignements nécessaires pour être sûre d’avoir tout ce dont j’avais besoin en quittant la Belgique. Évidemment, ça a été très dur pour mes parents. J’avoue qu’il y a encore des moments aujourd’hui où ça n’est pas facile, tout comme pour moi d’ailleurs – surtout lors de longues périodes sans se voir physiquement, comme pendant cette pandémie.
Mais je suis tellement heureuse ici, qu’au final, c’est ce qui compte le plus pour eux.
- N’est-ce pas trop difficile pour une « petite Belge » de débuter une carrière aux Etats-Unis ? Quels obstacles as-tu dû franchir ?
Le premier obstacle, c’est de se débarrasser justement de ce mot « petit ». J’avais exactement cette tendance à dire que j’étais une petite Belge, que j’avais écrit un petit scénario, que j’avais un petit job ici ou là… Et sans vraiment m’en apercevoir, je me réduisais au « petit ». Alors qu’en vrai, nous devrions être fiers d’être belges et de venir d’un royaume. Très peu de pays peuvent encore prétendre être une monarchie. Et aux yeux des étrangers, ça n’est pas rien. Aussi, nous n’avons pas fait que de petites choses. Il y a énormément d’innovations et d’inventions qui viennent de Belgique et qui influencent toujours le monde à l’heure actuelle. Je ne vais pas faire une liste mais par exemple, la technique du slow-motion (utilisée TOUS les jours dans les matchs de sport par exemple), le patin à roulettes, etc. Et ici, les Américains se rappellent chaque année que nous avons bataillé dur à leurs côtés pour cesser la guerre.
Une fois que je me suis débarrassée mentalement de cet état de petitesse, je n’ai plus eu peur de parler de mes réussites et succès, de parler de mes expériences professionnelles et j’ai commencé à être prise plus au sérieux d’ailleurs. Et par conséquent à travailler sur de plus grosses productions, à bavarder avec des gens connus et reconnus.
D’autres obstacles sont à franchir :
1. Construire son network car pour travailler régulièrement, il faut vraiment connaître des gens. Et cela est un art de tisser des liens professionnels sans avoir l’air opportuniste ! D’ailleurs, les écoles devraient penser à ajouter cela dans leur programme (en Europe en général). Ici aux USA, les enfants sont, dès la 1re primaire, orienter vers l’apprentissage d’aptitudes sociales (« social skills ») ayant pour but l’aisance de l’art oratoire en public et du développement de techniques de gestion de groupe ;
2. Réapprendre tout le langage technique de l’audiovisuel ici ;
3. Comprendre que c’est important d’avoir plus qu’un seul job. Pour nous, c’est perturbant mais ici c’est quelque chose de presqu’obligatoire ;
4. L’obstacle du syndrome de l’imposteur – en tant qu’étranger immigrant ;
5. Et comme dernier obstacle, je dirais vraiment franchir la barrière de la culture.
- As-tu suivi des cours pour compléter ta formation ?
Pour ce qui est de la formation, les Américains ont justement un esprit de formation continue. Depuis le plus jeune âge, ils sont confrontés à être les meilleurs dans ce qu’ils font. Par exemple, les écoles primaires affichent sur leur panneau (ces fameux panneaux avec les lettres interchangeables) « Meilleur élève du mois : John DOE ! »; dans les entreprises, il y a, dans les coins de repos, des affiches avec le nom et la photo des employés du mois, etc. Du coup, pour continuer à performer, ils suivent des formations constamment, des séminaires, s’inscrivent à des ateliers et autres formations en ligne.
Pour ma part, j’ai suivi des cours de style Actor Studio quand je suis arrivée, au vu de mon visa d’artiste et pour faire éventuellement jouer mes scripts à d’autres acteurs et m’améliorer en les observant jouer.
J’ai fait plusieurs « Master Class » en psychologie, j’ai suivi des cours de marketing et l’année dernière, j’ai obtenu un Master en Science de Transformation Digitale (MSDI = Master in Science of Digital Innovation), au travers des cours en ligne d’Harvard.
Cela m’aide dans le management de mon équipe internationale puisque je travaille avec des monteurs (vidéo) qui viennent de Russie et de Pologne, d’une éditrice de script qui vient du Canada et le reste des clients qui viennent de France et des USA.
D’ailleurs, au moment où je réponds à cette interview, je vais commencer à travailler avec un nouveau client qui fonctionne à 100% dans l’ère digitale au niveau de l’innovation technologique: deux jeunes femmes françaises qui ont créé une Startup ici, il y a 3 ans, dans l’import-export, et qui permet la centralisation d’informations clés, sur une seule plateforme digitale, afin de faciliter l’arrivée, la distribution et la répartitions de containers et de cargos au port de Long Beach, CA.
Je vais les aider pour leur vidéo et leur marketing pendant quelques mois.
Et d’ici un an, j’aimerais me réorienter dans la production de séries pour des grosses boîtes de streaming du genre Netflix, Hulu, Apple ou Amazon TV. Je vous tiendrai au jus ! [sourire d’Aurélie]
- Quelles sont les sociétés qui t’ont vraiment lancée dans ta carrière américaine ?
Je ne peux pas vraiment dire qu’il y ait des sociétés qui m’ont lancée dans ma carrière. J’ai travaillé sur des projets pour Disney, (qui soit dit en passant est une boîte très raciste, malgré les apparences. C’est-à-dire que, maintenant, si vous n’êtes pas américain ‒ ou du moins en possession de votre carte verte ‒, vous ne pouvez plus travailler pour Disney), mais aussi des projets pour WB (Warner Brothers), pour la Century Fox, pour Paramount, pour ABC, pour Hallmark.
Mais ici, tout le monde s’en fout si je le présente de cette manière, Ici, ça fonctionne aux noms de projets. Par exemple, quand je dis que j’ai travaillé sur Game Of Thrones, tout le monde connaît et peut situer l’expérience. Autre exemple, quand j’ai rencontré ce producteur, sur le film McFarland (avec Kevin Costner), il s’est présenté en disant qu’il avait produit « Pretty Woman ». Vous voyez ?
- Est-ce que tes activités t’amènent à beaucoup voyager ?
J’ai pas mal voyagé à l’intérieur des États-Unis. Pour Mcfarland, on est restés en production sur Bakersfield, pour Game Of Thrones on logeait près du Castaïc Lake, pour The Lone Ranger (Johnny Depp) on était basés dans le désert de Mojave. Tous les films de Hallmark sont tournés dans la Simi Valley. Pour la série « White Collar », et « Blue Blood » et les films « Gold » (Matthew McConaughey), etc., c’était à NYC.
- Tu es manifestement très polyvalente. Que préfères-tu au fin fond de toi-même ? Jouer dans des films, écrire des scénarios, poser pour des photographes, jouer de la musique, t’impliquer dans le numérique, ou autre chose ?
Oui, c’est l’industrie de l’art qui fait que l’on devient polyvalent, par goût, par envie, par choix, par obligation parfois…
Ce que je préfère, c’est la production (la pré-production, la prod et la post-prod)… en équipe ! C’est-à-dire gérer une équipe de talents et avec leur aide, partir d’un script, créer un storyboard, programmer les tournages (locations, props, etc.), filmer et après superviser (diriger) le montage. Pour ensuite présenter un projet (film ou vidéo) à une audience.
- Y a-t-il une séquence YouTube que tu nous recommanderais où tout Saint-Michel pourrait te voir à l’action ? Ce serait sympa !
Haha… les dernières vidéos qui sont publiées sur YouTube sont celles que je produis pour mon client, Merchant Maverick.
Alors si vous voulez du sérieux, je recommande : « 5 Best Credit Card Payment Apps for Small Business ».
Si vous préférez du fun : « Find Your Niche Market : Strange Business Ideas 2019 ».
- Si c’est possible, pourrais-tu nous décrire en quelques mots comment se déroule aujourd’hui une de tes journées « normales » ?
Au réveil, je prépare le petit-déjeuner de mon beau-fils (le fils de mon mari), je nous prépare un thé, à mon mari et moi. Quand il part travailler, je conduis Julian à l’école. De là, soit je reviens chez moi pour travailler de la maison (puisque j’ai mon bureau à la maison); soit je vais au studio pour filmer.
Si je suis en pré-prod ou en production, je planifie les tournages, les scripts, les images à utiliser, etc., ensuite j’ai des appels ou meetings (via Zoom ou Google Meet). Par contre, si je suis au studio, j’installe le studio pour le tournage du jour, je filme. Et, dans les cas où je présente la vidéo, je « m’auto-filme » à l’aide d’un moniteur-télé-commande WiFi/bluetooth. Puis, je vais rechercher Julian à l’école (ils finissent les cours à 12h45 ici aux USA, et ont 2 heures de devoirs et travaux indépendants l’après-midi). Je prends mon lunch avec lui.
Ensuite, je recommence à bosser. Soit je fais de la post-prod (je dérushe toutes les prises de vues et les prépare pour le monteur; ou bien supervise le montage en cours), soit je gère la chaîne YouTube (avec analyses de l’analytique, analyses marketing, analyses de la completion, etc., ou alors le téléchargement des vidéos de manière hebdomadaire avec toutes les techniques de marketing qui accompagnent chaque vidéo). Je prépare et rends des rapports.
Si j’ai le temps, je pars faire une balade à vélo avec Julian, ou bien je fais ma séance de gym. Et après tout ça, il est temps de commencer à préparer le souper (comme on dit chez nous).
- En dehors de tes heures de travail, te reste-t-il un peu de temps pour l’un ou l’autre hobby ?
Oui, tout à fait, je gère mon emploi du temps comme je le veux, maintenant que je suis à mon compte. Du coup, j’ai le temps pour faire de la gym, le weekend pour aller faire du Paddle-Tennis avec des amis, et, aussi, de suivre des cours en parfumerie. J’ai également le temps de faire des sessions de networking avec un groupe de femmes francophones dans le business ici aux USA.
- En novembre dernier, tu t’es mariée. Veux-tu nous présenter ton mari et nous expliquer peut-être comment tu as fait sa connaissance ? Envisages-tu de revenir un jour en Belgique ?
Oui, effectivement. Alors, j’ai fait la connaissance de Redha grâce à Marielle, une amie belge ici que nous avons en commun. Elle l’a invité lors du match de la coupe du monde Belgique-France à venir nous rejoindre dans le clan des Belges. Nous avions une mezzanine entière réservée pour nous dans un pub à Culver City. Elle l’a persuadé que ça serait sympa qu’il se mélange aux couleurs noir-jaune-rouge.
Bon, malgré la victoire française, nous avons pris une photo avec nos maillots respectifs, lui celui de l’équipe de France et moi, celui des diables rouges. Il m’a demandé de lui envoyer la photo.
Le surlendemain, il me contactait pour m’inviter à dîner, quelques jours plus tard à prendre le déjeuner sur un petit marché français près de Venice Beach, puis on ne s’est plus quittés. Alors oui, nous envisageons de revenir mais pour rendre visite, pas pour y vivre. Nos vies sont ici à Los Angeles maintenant, son fils, nos carrières, nos amis. Même si nos familles et nos amis en Belgique et en France nous manquent beaucoup, nous resterons ici en Californie du sud.
- Petit coup d’œil dans le rétroviseur. Quelle est la réalisation dont tu es la plus fière ?
Celle peut-être dont je suis la plus fière c’est d’être venue jusqu’ici et de m’être battue pour rester ici. Car en plus des procédés de renouvellement de visas avec les avocats et les gros coûts qui y sont liés, le manque de ma famille, la difficulté et le temps de se faire de vrais amis américains sur la West Coast ont été un des plus gros challenges de ma vie, et par conséquent, la réalisation dont je suis la plus fière. Comme certains pourraient dire la réalisation « du rêve américain ».
- As-tu pour l’avenir d’autres projets ou d’autres rêves ?
1. Devenir maman.
2. Produire et réaliser un film ou une mini-série.
3. Voyager un maximum aux USA et en dehors des USA pour continuer à découvrir d’autres coins et cultures.
4. Créer un parfum un jour peut-être…
- Pour terminer cet entretien et… revenir en Belgique, aurais-tu un souvenir plus particulier de ton passage à Saint-Michel (à la fin du siècle passé !) ?
J’ai tellement de souvenirs de mon passage à Saint-Michel !
Les multiples étages et différents niveaux, à monter et descendre entre chaque cours [sourire d’Aurélie], la piscine et les odeurs de chlore aux rez-de chaussée dans cette « aile », les pauses cigarettes entre la porte et le volet de devant (j’imagine que c’est interdit maintenant), les profs, le préfet, les derniers frères de Saint-Michel, les activités annuelles pour Oxfam, les défilés de mode de St-Michel pour financer le voyage rhéto, le voyage rhéto en Grèce, l’architecture du bâtiment et les odeurs de boulettes frites près du réfectoire, évidemment les camarades et les bêtises qu’on a pu faire en classe. D’ailleurs, au passage, je présente mes excuses aux enseignants que j’ai pu ennuyer !
Un tout grand merci, Aurélie, pour cet entretien particulièrement intéressant… et étonnant. Tu nous a consacré pas mal de temps pour répondre patiemment à nos multiples questions. Nous souhaitons que l’avenir continue à te sourire de la même manière !
Propos recueilli par Chr. Rensonnet
Lire l’interview d’Aurélie dans la revue américaine « Luxe-Magnificence » en novembre 2014 : Aura’s interview
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